A Carentoir, il y aurait 110 fours, grands ou petits, actifs ou ruinés.
Pendant des siècles, les fours étaient banaux c’est-à-dire qu’ils appartenaient au Seigneur. Pour faire leurs pains, les paysans étaient contraints de les utiliser moyennant une redevance généralement en nature (farine ou pain).
Après la révolution de 1789 et l’abolition des privilèges par la Convention en 1793, les fours banaux deviennent communaux. Alors chacun pourra construire son four.
Les plus anciens remonteraient au XVIII ème siècle avec leur voûte en pierre. Les plus grands auraient été édifiés au XIX ème et au début du XX ème. Leur voûte est en brique, innovation du XIX. Les plus petits sont les plus récents.
Chaque village avait au moins un four. Ils étaient le symbole de la vie rurale.
Si, autrefois, plusieurs étaient la propriété du village, ceux-ci font aujourd’hui figure d’exception. Quand le four était privé, les voisins venaient quand même y faire cuire en échange de menus services. Quelques fours sont toujours utilisés épisodiquement à l’occasion de fêtes de quartier ou de famille, mais les derniers se sont arrêtés de fonctionner dans les années 1960.
Les habitants évoquent la taille de leur four en fonction du nombre de fagots ou de pains que l’on pouvait y enfourner.
C’est un four circulaire (diamètre : 3 m environ), type relativement ancien (XVIII ème siècle pour les plus vieux), voûte en pierre, une couverture en dôme de terre et une gueule en encorbellement (partie en surplomb) sans porte ni cheminée.
Une « jeude » (ou « jade », maintenant : paneton), corbeille ronde pour mettre la pâte, en paille entrelacée avec des ronces fendues dans le sens de la longueur et couverte d’un torchon au fond, que l’on fabriquait lors des longues soirées d’hiver.
Un ou une « nippe » de four (ou « nib »). C’était un vieux tissu humide attaché au bout d’un long manche en bois pour nettoyer le four de sa cendre
Une « pale » à pain, pelle plate en bois pour enfourner les pains