évolution de l'habitat

la maison au début du XX ème siècle

   Depuis le début du XX ème siècle, l’habitat rural s’est énormément transformé. Après des siècles sans grandes évolutions, les 100 dernières années ont vu la structure de l’habitat changer.

   Comme le montrent certaines photos, le plan type de la maison rurale était : une fenêtre, une porte et au-dessus de la porte une ouverture qui donnait accès au grenier, la gerbière. Cela permettait de rentrer le foin ou tout autre récolte. La porte d’entrée était en deux parties. La partie du haut et celle d’en bas étaient indépendantes permettant d’ouvrir l’une sans l’autre. Le haut ouvert permettait à la lumière de rentrer et le bas empêchait les animaux de pénétrer et protégeait ainsi les enfants.

   En face la fenêtre était un évier taillé dans une pierre de schiste avec une évacuation directe dehors (il n’y avait pas de services d’eau ni d’assainissement). Dans beaucoup de cas il n’y avait qu’une seule pièce qui servait de cuisine, de salle à manger et de chambre, les lits étant installés contre le mur nord sans fenêtre et séparés par une armoire. 

   Au centre de la cuisine, la table. Cette table avait de multiples fonctions, bien sûr pour manger, mais aussi comme « armoire ». En effet, à chaque extrémité il y avait un grand tiroir. Dans l’un on mettait le pain (une grande boule qui pouvait peser ………….et que l’on faisait tous les ……..), dans l’autre on rangeait les assiettes.

   De chaque côté de la table, deux bancs pour s’asseoir. Dans un angle de la pièce le garde-manger (le frigidaire) qui était grillagé et dans lequel on mettait le beurre et les aliments qui ne devaient pas être à la portée des animaux.

   La cheminée (dans un des pignons de la maison dont on voyait souvent l’arrière sortir les pierres de schiste qui supportaient le manteau de la cheminée) est un élément important dans la demeure. 

   En général elle était grande, large et haute. Elle permettait de cuisiner avant l’introduction de la cuisinière. Elle était importante pour se chauffer et les soirs d’hiver la famille se rassemblait de chaque côté. Il y avait deux « chaires de coin » une de chaque côté. Ces chaires étaient comme des coffres dans lesquels on mettait des pots de lait avec la crème récupérée pour faire le beurre. Car bien sûr, le beurre était réalisé en général par la fermière dans une « baratte ». (Voir fabrication du beurre).

   Les bêtes n’étaient pas loin, soit dans un bâtiment attenant, soit dans certains cas séparés de la pièce de vie par une simple cloison. Dans ce type de configuration, il y une cheminée dans la partie habitation mais pas dans la partie de l’étable.

l'évolution

   Petit à petit la partie réservée aux bêtes va s’éloigner de la partie habitation même si elle reste proche et le contact avec les animaux est constant.

   Bientôt la maison va changer et la configuration d’une seule pièce va évoluer et on va commencer à voir des maisons avec une porte d’entrée au milieu du bâtiment donnant sur un couloir qui dessert une cuisine et une chambre. Mais ce sont toujours des maisons sans étage avec un grenier et souvent une porte à l’arrière qui donnait sur le cellier où l’on stockait le cidre (au nord pour la fraîcheur de l’été).

   Autour des années 50, un nouveau type de maison apparaît. Les rendements s’améliorent, les gens ont une plus grande aisance et le modèle des maisons de bourg tend à se généraliser. On va trouver des maisons à étage avec la partie de vie (cuisine, salle à manger, cellier ou cave) en bas et en haut on va avoir les chambres. Les premiers WC et les premières salles d’eau apparaissent.

   L’étable est construite dans un bâtiment spécial mais jamais très loin de l’habitation. Il faut être près de bêtes au cas où….

   Après les années 60, les trente glorieuses permettant un grand développement du milieu agricole, les maisons vont encore évoluer et la modernité va s’installer dans l’habitat (style néo breton avec tout le confort) et ressembler à toutes les maisons modèle pavillon de banlieue.

   Les exploitations s’agrandissent, les bâtiments de la ferme évoluent eux aussi. Ils s’éloignent de l’habitation, parfois très loin, dissociant le travail et la vie familiale.