une journée à la ferme

la journée d'une femme à la ferme

   Quelle était la journée d’une femme à la ferme ?

   Il faut imaginer les conditions dans lesquelles la vie de la ferme s’organisait : pas d’électricité en général (sauf au château de la Bourdonnaye qui l’avait installée pour le château et les fermes qu’ils possédaient), pas d’eau courante, pas d’appareils ménagers qui facilitent la vie de tous les jours, des moyens de transport difficiles avec des routes non goudronnées.

   C’est à partir du témoignage d’une habitante de la Haute-Bouëxière née avant 1930 que l’on peut raconter une journée type d’une femme de cette époque. Mais c’était le lot de toutes les épouses de cultivateurs.  

témoignage

   « Nous nous levions entre 5h et 6heures selon la saison. le premier travail consistait à aller traire les vaches et ce travail se faisait à la main, pas de trayeuse bien sûr. Il fallait aussi soigner les cochons.

   Puis c’était le petit déjeuner, souvent une soupe qui permettait de se réchauffer surtout en hiver.

   Il fallait ensuite pour les hommes nettoyer l’étable, changer les litières des vaches avec de la lande et de la fougère qui avait été coupée dans une parcelle que la famille possédait dans la forêt ou dans un bois.

   Le travail terminé, les hommes partaient aux champs.

   Les hommes partis, nous nous occupions des travaux de la maison suivant ce qu’i y avait à faire. Si c’était le temps de laver le linge, nous allions au lavoir avec notre brouette, la caisse, les battoirs, les fagots (pour le feu), du linge (qui était souvent en quantité) et de tout ce qui était nécessaire.

 

 

   Nous faisions le pain en deux temps : le soir nous préparions le levain et le lendemain nous faisions le pain qu’il fallait porter au four le plus proche four (qu’il fallait préparer auparavant) si nous n’en n’avions pas dans le village.

    Il y avait aussi à s’occuper des enfants, les préparer pour aller à l’école. A la Haute-Bouëxière, nous avions de la chance car l’école n’était pas loin mais certains avaient une grande distance à parcourir à pied (Trignac, Tréal….), en traversant la forêt pour quelques-uns.

    A certaines périodes de l’année, nous allions rejoindre les hommes dans les champs quand les travaux étaient importants (fenaison, moisson, planter les choux et les betteraves, ramasser les pommes de terre…)

    Puis, il était temps de rentrer à la maison pour préparer les repas du midi.

    L’après-midi, l’été quand il faisait chaud, les hommes pouvaient faire une sieste avant de retourner aux champs, nous, nous faisions la vaisselle et les travaux qu’il y avait à faire dans la maison (raccommodage, faire le beurre…)

    Puis retour aux champs avec une pause casse-croûte en milieu d’après-midi.

    Le soir, au retour, de nouveau, les vaches à traire, préparer le repas, s’occuper des enfants.

    Après le repas, il pouvait y avoir une veillée, en famille ou avec les voisins. C’est là que j’ai appris à filer la quenouille. Il fallait bien s’occuper, il n’y avait pas de télévision. La soirée se terminait, l’hiver, par un grog.

     C’était notre vie, elle était rude mais on n’avait rien connu d’autre. On n’avait pas une minute à perdre. On était toujours occupée; 

      Que de changements en quelques décennies ! » 

Intérieur du four

Battoir

Caisse de lavandière