Jusqu’à la Révolution, Quelneuc était une des quatre trèves de la paroisse de Carentoir.
En 1790, Carentoir est érigée en commune avec Quelneuc comme dépendance. Cette situation perdure quelques décennies. Mais, entre temps, un évènement va faire évoluer les mentalités. Le 23 juin 1842, Quelneuc obtient, après de multiples demandes, son autonomie paroissiale.
Demande d’autonomie
Après cette érection en paroisse, les membres du conseil de Fabrique s’étonne qu’une section de commune ne devienne pas également commune à part entière.
Plusieurs pétitions sont envoyées à Mr le Préfet du Morbihan. Pour les Quelneucois, l’autonomie devient une priorité. Dans une de leur demande envoyée au préfet, ces derniers déclarent : « Par son beau site et ses avantages matériels, Quelneuc peut se suffire à lui-même… Qu’il est grand, qu’il est pressant le besoin que nous avons d’être érigé en commune ! »
Les différents arguments
Dans leurs nombreuses lettres envoyées au Préfet, les membres de la commission syndicale de Quelneuc s’appuient sur de nombreux arguments:
– La paroisse de Quelneuc compte près de 845 habitants répartis sur un territoire bien délimité.
– L’administration locale est trop éloignée des administrés : il faut parcourir à pied 7 à 8 km sur des chemins souvent mal entretenus pour déclarer une naissance, un décès , un mariage ou remplir tout autre formalités administratives.
– Les gens effectuent toutes ces démarches au détriment de leur activités ou des travaux agricoles qui pourtant n’attendent pas.
– Vu la distance, les parents ne peuvent pas bénéficier de l’école municipale située dans le bourg de Carentoir.
Malheureusement pour eux, de nombreux Carentoriens sont fermement opposés à cette scission. Les instances municipales et religieuses de la commune n’y voient que des désavantages. La section du Temple manifeste aussi une vive opposition. Le Maire de l’époque, Mr Apuril, pourtant résident de Quelneuc, est lui aussi fermement opposé à la création de cette nouvelle commune et présente plusieurs arguments:
– Quelneuc est privé d’un bourg. Cette création occasionnerait des charges énormes.
– Il faudrait construire une mairie et pour cette raison tripler les impôts.
– Pourquoi bâtir une nouvelle école puisque les enfants peuvent fréquenter celle du Temple.
– La section de Quelneuc est partagée en deux par la rivière de l’Aff. L’entretien des ponts serait donc à la charge de la nouvelle commune.
– Les capacités du candidat à la nouvelle mairie sont discutables.
Mr le Préfet prend en compte les arguments de chacun et le 8 avril 1861, il charge Mr de la Rivaudière, juge de paix du Canton de la Gacilly, de procéder à une enquête sur le projet de l’érection de la section de Quelneuc en commune.
Celui-ci reprend et étudie les arguments des deux partis.
Quelneuc obtient enfin son autonomie
Le 10 août 1862, Mr de Clazeul, juge de paix du canton de la Gacilly fait part au Préfet de son opinion sur l’enquête relative à la création de la commune de Quelneuc. Il affirme devoir dire « que cette mesure est un acte de justice qui ne saurait être trop prise dans l’intérêt des habitants de la section. »
Le 2 février 1863 le décret d’érection de la commune de Quelneuc est promulgué. Malgré de multiples oppositions, Quelneuc devient enfin commune à part entière.
A peine érigée, la commune organise le 16 avril 1863 les premières élections municipales. Mr Rocher en devient le premier maire et Mathurin Joly son adjoint.