provenance des matériaux

Extrait du bulletin paroissial d’avril 1948

 

   Le granit vient de St Jean la Poterie, d’Allaire, de Bains et même de Péaule. Le dallage de l’église est de Billio: on peut constater qu’il est de qualité très inférieure. Quand on songe à ce qu’étaient alors les  modes  de transport, les distances à parcourir, on se fait une idée et des difficultés et des fatigues d’un tel travail, et du mérite des charretiers.

    Les pierres et moellons sont venus en grande partie de la carrière du Moulin-Rouho; d’autres d’une carrière de Sixt, près de la Gacilly, d’autres de Sigré, de Montvolet, terrain appartenant à Pierre Roland, de Bourrienne. On en prit aussi près de la Gourdelaie, entre la Danais et la Minardaie, non loin de l’Hôtel Portier.

   Les gros et petits piliers, colonnettes et arcades, à l’intérieur de l’église sont en pierres blanches de Caen, amenés de Redon par entreprise et en gros blocs. Elles furent sciées et taillées sur l’emplacement de l’ancien cimetière, autour de la vieille église.

    On s’étonnera peut-être en voyant que l’on a pris des pierres aux quatre coins de la paroisse. Cette diversité de carrières s’expliquent par la grande quantité de matériaux nécessaires pour entretenir les maçons ; à certains jours tous les quartiers donnaient à la fois. D’autre part, cela permettait de donner satisfaction à tous les villages dont les gens étaient heureux de fournir et de transporter des pierres de chez eux pour la construction de l’église.

   En dehors du sable de Loire, nécessaire pour le granit et la pierre de Caen, le sable de bâtisse provenait du Temple et d’une carrière située près du Moulin du Vicomte, appartenant à la veuve Bouchet, propriétaire à la Mineraye, qui l’offrit gratuitement, comme l’avait fait  Mr de Carheil pour sa carrière du Temple.

    Le bois débité par les ouvriers de Carentoir, au compte de Mr le Ray, fut amené de la forêt de la Bourdonnaye, le 10 novembre 1882, par les fermiers de Mr le Marquis. Le 27 novembre, l’architecte vint donner ses dernières instructions et l’on se mit au travail.

   Les briques avaient été fabriquées à Langon. Elles arrivèrent à la Gacilly par voie d’eau, dans les premiers jours de 1883. Le 18 janvier, avis vint qu’elles étaient déchargées sur le quai. Un appel fut lancé pour les amener à pied d’oeuvre et le 22, par un froid intense, quatre-vingt  charrettes se rendirent à la Gacilly. Le 23 au soir, tout était rendu sur le chantier.

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LA TOUR

   L’église était consacrée. Il restait pour qu’elle fut complète, à la doter d’une tour. Celle-ci ne comprenait encore   que la base s’élevant un peu au-dessus de la toiture: il lui manquait la chambre des cloches et de la flèche. A la démolition du vieux clocher, les cloches furent suspendues à un échafaudage situé près de la salle de musique actuelle : elles ne devaient pas remonter dans la nouvelle tour: un projet prévoyait un carillon neuf.

   Grâce à la générosité de M. Joseph Rocher, de Marsac, on put quelques années après la consécration envisager l’achèvement de la tour. Par testament en date du 27 décembre 1888, Joseph Bouchet, léguait à la paroisse la somme de 20 000 francs à cet effet. En 1895, le conseil d’état reconnaissait le legs et en signait l’emploi. On se mit aussitôt au travail.

   Le plan primitif de M. Maignen fut revu et modifié par M Régnault, architecte à Rennes. La préfecture ayant accordée les autorisations nécessaires, les travaux furent mis en adjudication, le 12 septembre 1895, et attribués à M. Richer  entrepreneur à Redon. Le 23 mars 1896, on posa les premières assises. Le 1er mai, la chambre des cloches était terminée; le 6 juin les travaux de maçonnerie s’achevaient et le 9 la croix  était hissée au sommet de la flèche.

   « Gloire à Dieu, écrit M. Hillion, dans le cahier  de la paroisse, aujourd’hui, pour la première fois, nous venons de voir briller la croix au sommet de la tour. C’est avec bonheur que nous l’avons saluée et que nous avons demandé de régner à jamais sur cette paroisse, du haut de  son piédestal de granit, sur lequel l’ont élevée la foi et la générosité des fidèles de Carentoir ».