Mgr etrillard

  Dans l’église du Temple, une mitre d’évêque est exposée et intrigue parfois les visiteurs. Elle appartenait à Mgr Etrillard, natif du Temple, qui fut missionnaire en Côte d’Ivoire. Grâce à son action et à son dévouement  missionnaire, il continue à faire la fierté des paroissiens.

    Jean-Marie Etrillard est né au Temple, dans le diocèse de Vannes, le 6 août 1900, de famille très chrétienne, modeste, bien considérée. Après ses études primaires, il entre au petit séminaire de Pont-Rousseau près de Nantes. De 1912 à 1918, Jean-Marie y fait ses études secondaires, puis entre au grand séminaire de Lyon.

   Dès son ordination, il est désigné pour la préfecture de Korhogo en Côte-d’Ivoire. Il débarque à Grand-Bassam et se voit nommé à Katiola où il restera 20 ans, 20 ans de bonheur et de joies apostoliques, malgré les durs temps de la guerre.

 

    En 1926, un incendie ravage la mission et la détruit. Avec courage, l’église est reconstruite et la fête de Pâques y est célébrée avec solennité et enthousiasme. L’école accueille alors 150 élèves ; un petit séminaire est en projet avec 30 aspirants

   Il rentre en congé en 1930. Il est nommé à Ave, en Belgique, comme professeur. Il n’y restera qu’une année, puisqu’en 1931, il repart pour Katiola

  En 1936, il rentre en congé, fatigué. On le désigne pour Ave. Le père, se croyant trompé, réagit vivement, désemparé. Après quelques mois à Ave, il arrache, en 1937, l’autorisation du retour et il regagne son cher Katiola.

   Monseigneur Diss le nomme supérieur du petit séminaire de Katiola.

  En 1946, il est choisi comme conseiller provincial de Lyon, chargé de la propagande et du recrutement.

  En 1952, le père repart en Côte-d’Ivoire et, en 1953, il est nommé visiteur et supérieur régional de Côte d’Ivoire.

 

   Il est nommé évêque

    Le 3 février 1957, il est intronisé évêque à Gagnoa par Monseigneur Boivin. Dans le nouveau diocèse, tout est à créer. Ses premiers projets consistent à ouvrir un petit séminaire et une école de catéchistes. Instruction et éducation sont pour lui des priorités. Les écoles primaires chrétiennes triplent ; en 1961, création du C.E.G. à Oumé ; en 1963, création du collège des frères du Sacré-Cœur à Gagnoa ; en 1964, création du collège des filles ; puis ce sera l’ouverture du centre rural de Guibéroua et du centre féminin de Lakota.

   De 1962 à 1965, Monseigneur participe, à Rome, au Concile Vatican II.

  Les années s’écoulent, les fatigues s’accumulent. Dès 1970, il envisage de donner sa démission et en informe le Pape. Cela fait 45 ans qu’il est arrivé en Côte-d’Ivoire. Il se sent affaibli pour gérer un diocèse de 45 000 km2 aux routes difficiles, et fatigant à visiter.

 

Retour au pays

   Monseigneur Etrillard rentre alors en France, en juin 1971

  C’est la mort dans l’âme qu’il quitte son diocèse et la Côte-d’Ivoire, mais il est heureux d’avoir remis sa charge à un pasteur du pays.  

   En 1973, l’évêque de Vannes lui propose d’être aumônier des Sœurs de Saint-Jacut. Il accepte, fait une visite aux sœurs qui l’accueillent avec joie, et s’installe dès le 30 janvier.

   Son jubilé d’or approche. Il a lieu le 30 juin 1975. Le pape Paul VI lui écrit pour le féliciter et le bénir. Le 17 août 1975, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur et officier de l’Ordre National de la Côte-d’Ivoire.

   Le 16 mai 1976, on le trouve mort sur son lit. Ses obsèques ont lieu le 19 mai, le matin à Saint-Jacut, et, l’après-midi, au Temple, autour de Monseigneur Boussard, évêque de Vannes.

 Sources: Société des missions africaines