Ce tableau est une œuvre curieuse. Si le thème est classique, la réalisation semble parfois archaïsante ou maladroite.
La scène se déroule dans un intérieur de chambre. Marie, de face, agenouillée, les bras grands ouverts, avec le livre posé sur un banc se laisse surprendre par la venue de l’Ange Gabriel. Celui-ci est de profil. Il tient une branche à trois fleurs de lys (symbole de la virginité de Marie) dans la main gauche. De la main droite tendue vers le ciel, il désigne l’Esprit Saint figuré par la colombe au centre de la composition. Les deux personnages principaux sont assistés par des anges ailés. Dieu le Père, de face, en buste, main droite tendue, au centre d’une mandorle (gloire qui entoure le visage du Christ en majesté) de têtes humaines domine la scène.
Selon la tradition, l’archange annonce à Marie qu’elle va mettre au monde un fils, Jésus, qui « sera appelé fils du Très Haut ». Marie demande :
« Comment cela pourrait-il se faire puisque je suis vierge ? ». Gabriel lui répond : « l’Esprit Saint viendra sur toi […] voilà pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu. ».
On notera la présence parmi les anges d’une femme, vêtue sobrement comme au 18e siècle. Il s’agit sans doute de la donatrice de ce tableau. On ne sait pas de qui il s’agit. Néanmoins, l’étude des archives, conservées aux archives départementales de la Vienne, montre, qu’au début du 18e siècle et jusqu’en 1737, une femme, Françoise du Masle, dame de la Villerolland, tient la seigneurie du Bois Brassu. Il s’agit peut être d’elle.
Le tableau est signé et daté : « FAIT PAR MOY FRAVAL PEINT 1718 ».
On connaît très mal le peintre Fraval. Il semble avoir travaillé dans la région dans la première moitié du 18e siècle.
On le retrouve à la chapelle Notre Dame d’O à Bréhardec (Questembert).
En 1728, il travaille ou habite dans la région de Questembert.
Ce tableau peint en 1935 avant les modifications importantes qui avaient été réalisées, montre le mur de séparation entre les deux parties de l’église ainsi que l’arc roman qui n’a pas été refait lors de la restauration.