Le temps des moissons

  

   La moisson est l’aboutissement de longs mois de travail et d’attention. Toute la famille est réquisitionnée, même les enfants qui n’ont aucune excuse puisqu’ils sont en vacances.

 

Le fauchage

 

   Le premier travail de la moisson, le plus fatigant, consiste à couper le blé, l’orge ou l’avoine à la faucille ou à la faux. Ensuite, chaque moissonneur rassemble les épis en gerbes qu’il relie avec un lien en paille. Une fois coupées, les gerbes sont réunies à la verticale par 5 ou 6 pour mieux sécher.

 

         

              Le battage

 

   Après quelques jours, les gerbes sont ramenées sur l’aire à battre et étalées sur le sol. Comme on le fait depuis des siècles, le battage s’effectue au fléau. C’est un instrument formé de deux bâtons en chêne ou en châtaignier reliés par des lanières en cuir. Le manche est souvent plus long que le battant. 4 ou 5 hommes munis de ce fléau tapent les gerbes en cadence et égrènent les épis. Ensuite, les grains de blé mélangés avec des brins d’épis, de paille brisée ou d’herbe sont passés dans la vanneuse ou tarare pour les nettoyer.

Vanneuse ou tarare

 

Des progrès techniques

 

  Après la guerre 39-45, la mécanisation va progressivement faire son apparition. La faux va être remplacée par la faucheuse puis par la moissonneuse lieuse.

 

 En attendant le passage de la batteuse, les gerbes sont ramenées en charrettes près de l’aire à battre. Chaque paysan rivalise pour bâtir de belles  barges rectangulaires ou sous forme de tourelles.

 

 

Le jour des battages

 

   Puis vient le jour des battages. C’est le grand évènement. La machine à battre de l’entrepreneur du coin s’installe le long des barges, d’abord entraînée par une locomotive à vapeur puis plus tard par un gros tracteur reliée à la batteuse par de grosses courroies. Tous les gens des villages environnants se retrouvent. Chacun se met à son poste. L’un envoie les gerbes, un autre les débrouille et un dernier les engrène dans la machine. A la sortie, la paille ressort par le monte-paille et d’autres hommes s’activent pour construire le pailler. Les grains battus sont directement ensachés dans des sacs de jute et généralement les hommes les plus solides les portent sur l’épaule dans le grenier. Le travail est exténuant mais heureusement les enfants n’oublient pas d’apporter à boire régulièrement sinon ils se font rabrouer. A la fin de la journée, les « battous » harassés se retrouvent autour d’une bonne table préparée par les femmes et tout se termine dans une ambiance très conviviale.

    

   Les battages continuent ainsi pendant plusieurs jours. La batteuse passe de ferme en ferme. Et chacun se fait un devoir de rendre le même service à ses voisins. L’entraide est naturelle et indispensable.