le marquisat de la bourdonnaye

 

LE MARQUISAT DE LA BOURDONNAYE

 

   Les terres de Carentoir et la Gacilly ont été rendues en marquisat sous le nom de la Bourdonnaye en février 1717.

   Conseiller d’état, maître des requêtes, intendant d’Orléans et vicomte de Couëtion, devenu propriétaire de la Gacilly, des Hautes et Basses Bouëxières, Yves-Marie de la Bourdonnaye, chef du nom et d’armes, songe à réunir ses quatre terres sous un seul fief et à lui donner le titre de la Bourdonnaye. La seigneurie de Couëtion, une des plus anciennes terres de la Bourdonnaye fut renforcée à la vicomté en avril 1650 par lettres patentes du roi, enregistrée à la chambre des Comptes de Bretagne le 17 septembre 1656 avec tous droits de justice et de marché au bourg de Ruffiac. Elle a  autorisé les seigneuries annexes de Couëtion : la Salle, le Bézic, la Hunelaie, la Frolaie, les Bouëxières, la Gacilly, Montauban, la chapelle à Quintin, la Guichardaye, Bodel, St Laurent, Launay, la Houssaye, Ruffort, la Villéan, le Bois Bic, la Marche avec leurs juridictions et dépendances. Par ces mêmes lettres, le roi reconnaissait, au sieur de Couëtion, le titre de Vicomte avec le droit de haute, moyenne et basse justice avec juridiction s’exerçant le mardi au bourg de Ruffiac avec foires et marchés audit bourg, aussi bien que l’aveu de la vicomté au roi.

 

   Pour tenter de créer son marquisat, Yves-Marie de la Bourdonnaye fournit le 28 février 1706 une déclaration où il dit que  » le roi Louis XIV par lettres patentes du mois d’avril 1650 avait permis en vicomté la terre et la seigneurie de Couëtion en faveur de Louis de la Bourdonnaye, conseiller au parlement de Bretagne, en considération des services rendues par ses ancêtres tant dans la robe que dans l’épée ; que les terres de La Gacilly et des Bouëxières étaient contiguës à celles de Couëtion ; que ces deux terres étaient très considérables ; que La Gacilly avait été possédée par d’illustres familles et jouissait de droits féodaux très remarquables ; qu’il y avait, à la Basse Bouëxière, un ancien château-fort entourée de douves sèches, quatre tours, deux ponts levis, un parc fermé de murailles, grand bois, colombier, moulins à eau et à vent… etc. ; que ces trois terres réunies jouissaient d’un revenu considérable qui mettait le propriétaire en état de soutenir le titre et la dignité de marquis. En conséquence, il suppliait très humblement le Roy de les unir dans un seul et même corps, sous le nom de marquisat de la Bourdonnaye, avec condition que le chasteau des Bouëxières porterait à l’avenir le nom de La Bourdonnaye. »

   Cette requête fut favorablement accueillie par le jeune roi Louis XV qui, par ses lettres patentes du mois de février 1717 données à Tours, signées de lui et du duc d’Orléans régent, scellées du grand sceau de cire verte sur liens de cire rouge et unité verte  les trois seigneuries de Couëtion, La Gacilly et les Bouëxières sous le nom de marquisat de la Bourdonnaye. Le dit marquisat s’étendait alors à saisir les paroisses ou clochers.

   Par ces lettres, il était permis à M. de la Bourdonnaye de prendre le titre de marquis, de le transmettre à ses enfants  » établi, paisiblement, perpétuellement  »  et de jouir des prérogatives attachées à son titre. Il y était spécifié » qu’à défaut d’hoirs masles en légitime mariage, le dit marquisat, par grâce spéciale, ne serait pas réuni au domaine royal » . Le marquis de la Bourdonnaye fixa le siège de sa haute, moyenne et basse justice au château de la Bourdonnaye, mais il garda pour la Gacilly, le poteau de justice et les fourches patribulaires de la Grée de St Jean où le jugement s’exécutait lorsqu’il il allait de la vie du coupable  ou seulement d’une peine infamante. Le sénéchal et les officiers seigneuriaux du marquisat résidèrent à la Gacilly d’où ils dataient leurs actes.

   Yves Marie de la Bourdonnaye mourut le 28 août 1726 et fut enterré dans la chapelle de Blossac.