A l’origine, la Fabrique désignée sous le terme de « Général » désigne l’assemblée de tous les paroissiens. Mais, en Bretagne notamment, au XVIIe et XVIIIe siècle l’usage est bien établi que cette assemblée doit être représentée par un groupe appartenant à la partie saine (aisée) des paroissiens. Ce groupe composé de clercs et de notables est chargé de l’administration des biens de la paroisse.
Sous l’ancien Régime, il existe dans chaque paroisse et dans chaque trève un conseil de fabrique (assemblée plus élargie que le « Général »). Il a la responsabilité de la gestion des biens de l’église : dépenses ordinaires, entretien et construction des édifices religieux. Pour régler ces dépenses, il peut compter sur diverses rentrées d’argent : produits des quêtes, casuel (messes, mariages, baptêmes, enterrements) locations des chaises et des bancs, éventuels revenus des terres ou d’immeubles, legs, dons. Au XIXe siècle, lorsque la Fabrique ne dispose pas des ressources nécessaires pour subvenir à de grosses dépenses, (construction d’édifices religieux) la mairie peut prendre en charge une partie des travaux. Les comptes de la Fabrique sont supervisés par l’évêque et le préfet.
Le bureau du conseil de fabrique est composé de 4 personnes : le curé, un président, un secrétaire et un trésorier que l’on désigne parfois sous le terme de « marguilliers ». Après la révolution, le maire en est membre de droit. Les autres membres sont souvent issus de la noblesse ou choisis parmi les personnes aisées et instruites de la paroisse. Les femmes n’apparaissent généralement jamais dans cette assemblée et n’y obtiennent aucune fonction.
La Fabrique, convoquée par le curé de la paroisse, se réunit généralement le dimanche dans la sacristie ou dans le presbytère pour discuter des affaires de la paroisse. (Auparavant, les réunions pouvaient avoir lieu à la sortie de l’église sous le porche.) Lors de travaux extraordinaires, entretien ou constructions d’édifices religieux, la convocation de cette assemblée peut être plus fréquente.
Le Conseil de Fabrique a perduré jusqu’à la loi de séparation de l’église et de l’état en 1905.