la voie ahès

les voies romaines

   Après la conquête de la Gaule, les Romains entreprirent la romanisation de la Bretagne. Pour cela ils construisirent des camps, des villas, des villes.

    Ils construisirent aussi des voies de circulation rapide afin que les troupes puissent se déplacer rapidement d’un point à un autre, mais aussi pour faciliter les échanges commerciaux. C’est ainsi que les territoires conquis furent dotés d’un réseau de voies dont certains vestiges existent toujours dans nos campagnes. On estime qu’ils construisirent 320 000 km de voies sur trois continents. 

les différents voies romaines

   Les voies romaines se divisaient en trois catégories : via munitavia glareae et les chemins de terre. Ces dernières étaient souvent des routes secondaires construites par des piétons. 

  La deuxième catégorie se composait de voies composées essentiellement de gravier à la surface. Enfin, la via munita était la plus exceptionnelle, car ses voies étaient pavées. 

  Enfin certaines voies pouvaient être réservées à certaines catégories sociales (militaires, personnages importants)

   Le long des voies on trouvait des bornes milliaires. Elles étaient élevées de mille en mille (1 mille valait environ 1400 m).

   En plus de la distance, elles comportaient aussi une mention, le cas échéant, pour rappeler les travaux d’entretien des voies romaines, ordonnés par l’Empereur ou par le fonctionnaire placé sous son autorité. On en trouve une à Missiriac. 

Ci-contre

   On voit très bien la coupe de la voie dans le virage au nord de Trignac. Celle-ci montre très bien les différentes couches qui ont été réalisées pour sa construction.

la construction d'une voie romaine

   D’abord, ce sont les esclaves ou les légionnaires qui avaient pour tâche de creuser le sol. La profondeur dépendait de la structure interne. En général, la tranchée nécessaire se situait entre 1 à 2 mètres.

   Ensuite, en profondeur de la tranchée se trouvait le sol nu, aplani et éventuellement tassé. Puis, il y avait un amas de cailloux. Au-dessus de cette couche, les audits qui étaient composés de moellons agrégés par du ciment romain. À quelques centimètres de la surface, des débris étaient agrégés par du ciment fin, les nucleus.   

   Enfin, à la surface se trouvait le dorsum. Celui-ci se formait généralement à partir de grosses pierres emballées le plus étroitement possible dans le cas des voies importantes.

Pour éviter que l’eau ne stagne la voie était bombée.

la voie ahès à carentoir

   Il existe une voie romaine à Carentoir. Elle se trouve au nord de la commune en limite de Guer. Elle rejoignait Angers à Carhaix. Elle entre sur le territoire communal au Mur, puis passe au niveau du village de la Landriaie et à ce moment elle est très visible. C’est un chemin très large qui passe au-dessus du village de Trignac, traverse la route de Carentoir à Monteneuf, rejoint  le nord de la forêt de la Bourdonnaye qu’elle traverse et arrive au village de Letra en Tréal pour filer vers Missiriac.

   Son nom la voie Ahès. Ahès (en breton : Ahez) est un personnage du légendaire breton, princesse, fée ou géante, parfois confondu avec Dahut, la fille du roi Gradlon dans la légende de la ville d’Ys. Elle est surtout créditée de la création de routes, dont on trouve des traces dans la toponymie des « chemins d’Ahès » dont celui qui passe à Carentoir.