Le Théâtre

Témoignage de DANIEL CHASTAGNER Carentorien d'origine ; né en 1941

Souvenirs du Théâtre

  Je reconnais ce cadre avec beaucoup d’émotion. Par exemple le trou du souffleur, au premier plan, où se tenait l’abbé Beurel tandis que je chantais sur l’avant-scène :

                               

      « Il était un orphéoniste

      s’appelait-il Pierre ou Baptiste,

      l’histoire n’en dit pas un mot

      Do si la sol fa mi ré do.. 

      Il faisait voile vers l’ Angleterre

      Mais par l’effet des vents contraires,

      Il aborda près du Congo

      Do si la sol fa mi ré do »

 

   A côté de moi, Jean-Paul Maillard, grimé en noir avec un  bouchon brûlé, agitait avec un grand éventail en carton.

C’était en 1949-1950.

Au premier plan : le trou du souffleur

   J’ai le souvenir de trois pièces de théâtre jouées entre 1947 et 1950 dans ce magnifique théâtre. L’une se déroulait dans le cadre d’un château. Louis Pelvé, le peintre, y avait un rôle majeur. Une autre était liée à la Résistance et un certain  Lanoë de la Danais était le traître Shaeffer. Avec des coups de fusil et des odeurs de poudre dans la salle une autre relatait l’aventure de Charles de Foucault, missionnaire assassiné par les Touareg. Quant aux titres ?

    J’ai le souvenir également d’une pièce où Louis Pelvé, habillé en « Louis XIV » restait immobile pendant toute la scène, comme un décor. Il  se levait à la fin, comme un »deus ex machina », à la stupeur de toute la salle. Gros effet sur le gamin de 6 ans que j’étais.

    Une autre pièce de la même période relatait un épisode d’espionnage avec coups de feux qui dissipaient une odeur de poudre dans la salle.

 

Debout de G à D

Denis Trochet, Lucien Houeix, René Jouet, L’abbé Allain, Marie-Thérèse Le Covec (Génouel), Paul Lecoq

Assis de G à D

René Pihéry, Marie-France Couédor (Jouet), Louis Lecoq, Annick Texier

Premières séances de cinéma

    Dans la salle de théâtre, à gauche en entrant : la cabine de projection de « Ciné 47 ». Mon papa, André Chastagner était le promoteur et le projectionniste de cette attraction hebdomadaire pendant cinq ou six ans.

    Madame Rénimel, la maman de Gaston et Christiane, tenait la billetterie, sous l’escalier du théâtre.

    Les films arrivaient de Rennes à l’Hôtel de France en grandes galettes d’aluminium par le petit autobus de Monsieur Plantard.

    La promotion du film était assurée par le chanoine Bruneau qui annonçait le spectacle en chaire, ou pas si c’était trop osé à son goût.

     J’y ai découvert Laurel et Hardy.