Quelneuc pendant la révolution

   Comme dans toutes les paroisses du royaume, un cahier de doléances fut constitué. Celui de Quelneuc n’apportait pas d’éléments extraordinaires. La prise de la Bastille ne touchait pas les Quelneucois, Paris c’était loin…

 

LA RÉVOLUTION

   Dans un premier temps, les seuls effets de la Révolution furent les modifications administratives (création des communes, des cantons et des départements).

   Vers 1790, la situation commença à évoluer. Des ligues révolutionnaires se créèrent et s’attaquèrent aux titres nobiliaires.   

   Suite aux décrets de séparation de l’Eglise et de l’Etat qui imposaient aux prêtres de prêter serment à la nouvelle Constitution, de nombreux prêtres furent réfractaires et refusèrent de faire allégeance. Malgré la menace d’une arrestation, le vicaire de la Trève  de Quelneuc, François Peschoux montra l’exemple et continua d’exercer son ministère jusqu’en 1792. Recherché, il se cacha dans un chêne creux près du Val du Ronceray en Quelneuc. Finalement il fut capturé et déporté à Saint-Martin-de-Ré de 1796 à 1800. Le vitrail de la porte Nord de l’église du bourg de Quelneuc retrace l’épreuve de cet abbé courageux et fidèle à ses principes.

   Les troupes révolutionnaires accentuèrent leurs menaces. En l’absence de leurs propriétaires, plusieurs châteaux et manoirs de la région de Carentoir et de Quelneuc furent saccagés. Le château de la Ville-Quéno eut à subir un départ de feu.

   La situation s’aggrava en 1793 avec la conscription nécessitée par la coalition qui s’était formée contre la France. Des groupes de chouans se formèrent et vinrent contrer toutes les tentatives pour faire  appliquer les nouvelles lois républicaines. De nombreux prêtres refusèrent de prêter serment et les réfractaires furent pourchassés. En 1794 le chef chouan Chevalier fut pris et guillotiné à Carentoir.

  

Chouans et troupes révolutionnaires

  Les cinq années suivantes, la guerre de harcèlement se poursuivit entre les Chouans et les Républicains. Plusieurs habitants de Quelneuc s’engagèrent dans la Chouannerie dont Alexandre Apuril du manoir de la Poupinaie. Celui-ci joua un rôle important dans la guerre du blé due à une importante pénurie. Avec son bataillon, il harcela les convois et réquisitionna les céréales dans la région de Redon.   

  Dans son livre « Révolution et Chouannerie au Pays de Redon » le Comte de Gouyon cite Constant Cadio, qui, en mai 1795, à la tête de 25 chouans, attaqua la Chouannière et s’empara du grain entreposé ainsi que d’un canon.

  La situation redevint stable en 1800 et la Chouannerie disparut peu à peu de la région.

Le manoir de la Poupinaie

  Extrait du registre paroissial de Quelneuc 

 

   Pendant les mauvais jours de la Révolution, Quelneuc ne fut pas privé de prêtres. Mr François Peschoux, vicaire de Carentoir, se cacha dans la trève  jusqu’en 1796. Arrêté enfin, il fut conduit à l’île de Ré. Aujourd’hui encore, le nom de ce courageux ecclésiastique est en vénération dans le pays. Il paraît que plusieurs fois il fut sur le point d’être arrêté par les soldats. Une nuit surtout, il prenait un peu de repos dans une maison au Val du Ronceray, lorsque les Bleus débouchèrent subitement dans ce petit village. « Le calotin est ici, nous en sommes sûrs, ne cessaient-ils de dire. » Mr Peschoux recommandait son âme à Dieu lorsqu’on se mit à chanter à 200 ou 300 m au-dessus du Val  en  la direction de la Ville Autoüer. Aussitôt les Bleus coururent vers ce dernier point. Mr  Peschoux se leva et traversa la rivière en toute hâte. Il était temps.

    Quelneuc ne fut pas moins dévoué à ses nobles qu’à ses prêtres. Un jour quelques révolutionnaires du Temple et de Comblessac se rejoignaient à la Ville Quéno dans l’intention d’incendier le château. Ils amoncellent dans les caves des fagots de bois et ils vont y mettre le feu lorsque des habitants de la Trève se précipitent sur eux et les forcent à déguerpir.

  L’abbé Jéhanno recteur de Quelneuc de 1883 à 1907