la mjc

 La Maison des Jeunes de Carentoir

     Après mai 1968, de nombreux  jeunes épris de liberté, aspiraient à se rencontrer pour mettre en place des projets et acquérir plus d’autonomie. Malheureusement les structures d’accueil étaient insuffisantes.

   Le ministère de la culture fort conscient  de cette situation accorda des moyens financiers aux villes et communes intéressées pour créer des structures culturelles et sportives innovantes.

    Dès 1968, le ministre de la culture de l’époque mit sur pied l’opération « mille clubs pour les jeunes ». Le but était de fournir gratuitement aux collectivités locales intéressées, des structures en kit faciles à construire.  A charge pour la municipalité de proposer un terrain constructible et de le viabiliser mais aussi de couler la dalle et amener les différents branchements. Quant aux jeunes ils devaient créer une MJC ( Maison des Jeunes et de la Culture) et assurer par la suite la mise en œuvre des travaux. Libre à eux de contacter des professionnels du bâtiment pour les aider bénévolement. 

   La création de la MJC

    Début des années 70, un groupe de jeunes de Carentoir  dont Loïc Sevestre, Jacques Bernard et Michel Geffroy, prit l’ initiative de proposer des animations et des activités. Les premières rencontres eurent lieu à la salle paroissiale. Très vite, ils comprirent l’importance de se structurer. Un foyer des jeunes fut donc créé et inscrit au journal officiel le 27 octobre 1975. Loïc Sevestre en fut son premier président.

    En l’absence de locaux adaptés, des contacts furent pris avec la municipalité pour trouver une solution. En liaison avec les services jeunesse et sports, la commune proposa de s’orienter vers la solution de l’opération « mille clubs pour les jeunes » : livraison d’un bâtiment en kit. Le projet fut adopté au cours d’une réunion du conseil municipal le 12 février 1976. Il fut décidé d’implanter le local à l’extrémité sud de l’étang du Bois Vert. Ce lieu convenait à tout le monde car il était un peu à l’écart tout en étant proche du bourg.

    Malheureusement le projet prit du retard. Le bâtiment ne fut livré que le 8 juin 1977. Les travaux allaient enfin commencer. Plusieurs entreprises de la région participèrent aux travaux : L’entreprise Duglué pour le terrassement et le nivellement, l’entreprise Flageul pour les fondations et la dalle de béton, Mr Ducloyer pour le carrelage et Mrs Jouet et Carlier pour les branchements.

 

La construction du bâtiment

 

   Quant à la construction du bâtiment, elle fut entièrement réalisée par les jeunes et quelques adultes bénévoles. Ceux-ci ne ménagèrent pas leur peine et la presse s’en fit l’écho. Dans une édition d’octobre 1977, un journaliste des infos de la Gacilly relate l’avancement des travaux « Le club des jeunes s’édifie pièce après pièce. C’est un immense jeu de mécano  » disait l’un des plus actifs de ceux qui, bénévolement, ont accepté de construire ce local. »

   Tous les week-ends et même parfois une heure ou deux le soir, suivant leur temps libre, quelques bonnes volontés viennent mettre en place soit une poignée de boulons ou de lourds panneaux de toiture ou encore poser le « shingle » sorte de papier goudronné à l’aspect d’ardoise.

   Déjà, le côté ouest, le plus exposé à la pluie est pratiquement terminé et cela donne une vue de l’aspect que le bâtiment aura lorsqu’il sera achevé. »

Le bâtiment en construction

 Après bien des péripéties et des heures innombrables de travail, la réception définitive des travaux eut lieu en mars 1979, en présence des jeunes de la MJC, des représentants de la jeunesse et sports et de la municipalité. Le local, à l‘aspect avant-gardiste ne passait pas inaperçu. Il offrait un espace spacieux et fonctionnel.

Réception des travaux

Le fonctionnement de la MJC

  Depuis sa création, la MJC proposait des animations : projections de films, labo-photos, animations musicales, soirées festives. Celles-ci se déroulaient dans les locaux de la salle paroissiale. Mais ce n’était qu’une solution d’attente.

   Le nouveau local devint un lieu incontournable pour les jeunes. Ils pouvaient se retrouver régulièrement pour se divertir, échanger, organiser des soirées sur des thèmes variés et imaginer des projets innovants dont beaucoup de Carentoriens se souviennent :

– La soirée de la Bogue d’or de Redon organisée par Rémi Peignard et Didier Cornu  avec la participation de chantous et contous du pays qui attira  plus de 150 personnes.

– En 1988, le spectacle lumino-aquatique qui mobilisa plus d’une centaine de jeunes et émerveilla plus de 2500 personnes 

– En 1991, en liaison avec l’association bleu nuit,  l’organisation de la première fête de la musique à Carentoir. L’animation soutenue par la municipalité de l’époque fut d’ailleurs reconduite les années suivantes.

 D’autres soirées à thèmes resteront dans les mémoires : soirée Tahiti , soirée  châtaignes, soirées musicales…

   

Soirée châtaignes

  La MJC continua ainsi durant un certain nombre d’années, proposant tout un panel d’activités régulières : randos, canoë-kayak, voile, tennis de table, labo-photos, initiation musicale, cours de danses… Plusieurs générations de jeunes de Carentoir eurent la chance d’y participer. Puis peu à peu, par manque de disponibilité et de motivation, les jeunes hésitèrent à prendre des responsabilités et la MJC cessa progressivement de fonctionner.

 

 

   Ci-dessous, vous trouverez un extrait d’une vidéo réalisée en 1987 par un groupe de jeunes de la MJC. Bien que le son et l’image ne soient pas parfaits, elle a le mérite de nous donner un aperçu des activités de la MJC à cette époque.