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la culture du lin et du chanvre

  Le lin et le chanvre ont fait l’âge d’or de la Bretagne à partir du XVIe siècle. Grâce à ces cultures, favorisées par notre climat, la Bretagne va devenir une région productrice de toiles qu’elle va exporter dans les pays avoisinants. Au cours des  siècles, ce commerce va perdurer mais il va peu à peu décliner pour finalement disparaître vers 1950.

 

  Selon l’abbé Le Claire, il est dit, dans un état de la paroisse de Carentoir en 1785, qu’elle était productrice de très bons lins et chanvres. Ses toiles étaient fort recherchées. Le commerce de fil  et de filasse était prospère.

  Les terrains de cultures s’étendaient le long du Rahun et dans la vallée de l’Aff. La présence de cours d’eau ou de points d’eau semblables à des lavoirs était primordiale pour travailler le lin et le chanvre.

  Cette activité procurait du travail et un apport d’argent non négligeable à de nombreux ménages. Les hommes s’occupaient de la culture et de la récolte. Quant aux femmes et aux filles, leur principal travail consistait à filer le lin et le chanvre lors des veillées.

 

  Des personnes, nées avant la guerre 39/45, se souvenaient très bien de cette activité. A St Martin, Marie Morin, aujourd’hui décédée, chanteuse émérite à la Bogue d’Or de Redon, avait bien connu cette époque. Elle témoigna dans les colonnes des « infos de la Gacilly »:

 

« On plantait le chanvre en mars et le lin en mars et en octobre.

On récoltait le lin à la St Jean, le chanvre femelle en juillet et le chanvre mâle six semaines plus tard.

Le chanvre mâle une fois ramassé, était battu avec un fléau pour récolter les graines. Ensuite, les hommes faisaient ce qu’on appelle le rouissage, c’est à dire qu’ils  trempaient le chanvre et le lin pendant 15 jours dans le canal pour séparer la fibre de la paille. C’était les hommes qui le faisaient car il fallait maintenir la production avec de gros cailloux.

Une fois cette opération effectuée, le voisinage se rassemblait et on faisait le broyage pour récolter les fibres. Les fibres récoltées, on peignait la filasse pour la débarrasser de ses impuretés.

Toutes ces opérations terminées, on pouvait filer à la quenouille ou au rouet. C’était l’occasion de veillées au coin du feu.

Le fil mis en pelote servait ensuite à la confection de draps, de vêtements et de cordes. »

 

 

  A Carentoir,  le rouissage se faisait dans le Rahun, dans l’Aff ou dans des points d’eau aménagés pour la circonstance.

 Autour de cette activité gravitaient quelques métiers que l’on retrouve régulièrement dans les listes nominatives depuis 1836 : cordiers, tisserands, tailleurs, lingères…

 Dans quelques greniers, hangars ou appentis de Carentoir et des communes environnantes on retrouve encore des outils, mémoire de cette époque : rouets, quenouilles, broyeuses ou braies de lin ou de chanvre, peignes ou cardeuses.

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