la charcuterie ruelloux

   

   Marcel Ruelloux  apprend son métier à la charcuterie Saloux située place de l’étoile à Carentoir. Cette entreprise était à l’époque très florissante et livrait en charcuterie  de nombreux commerces sur Rennes, St Nazaire …Devenu au fil des années l’homme de confiance de Mr Saloux, il occupe presque tous les postes dans l’entreprise : ramassage des cochons, abattage, fabrication, vente … A la fermeture de la maison Saloux, travailleur acharné, il envisage l’ouverture d’une charcuterie dans les bureaux de l’ancienne entreprise. Les maisons à l’arrière serviront de laboratoire.

   

    En 1964, avec Annick, son épouse, il ouvre donc sa propre charcuterie. Les tâches sont bien partagées. Marcel s’occupe de la fabrication et Annick de la vente.

   

   Avant que la charcuterie n’arrive dans la boutique, le travail ne manque pas et l’embauche de son ancien camarade de travail, Mr Corduan, est la bienvenue. Le lundi matin est consacré au ramassage des cochons sur la campagne. Ensuite un camion vient chercher une partie des  bêtes pour les emmener à l’abattoir de la Gacilly, le surplus est dirigé vers Derval. Les quartiers de viande récupérés, il faut penser bien sûr à la fabrication. Là intervient le talent des deux charcutiers. Tous les morceaux de cochons sont utilisés et se transforment en : jambon, pâté, saucisses, boudins, poitrine roulée, fricassée…etc. En semaine, il peut aussi aller tuer quelques cochons à la campagne.

 

     

  Annick pendant ce temps s’affaire dans sa boutique. Les débuts sont laborieux car elle est novice en la matière. Heureusement, au début elle bénéficie des conseils de Mme Saloux et s’initie rapidement au commerce. Les poids, les balances, les quantités, les découpes n’ont bientôt plus de secret pour elle. Les clients sont bien sûr au rendez-vous et Annick grâce à sa bienveillance naturelle sait les fidéliser. La boutique est ouverte tous les jours sauf le dimanche après-midi. Quel travail ! Heureusement Marie-Thé intègre l’équipe et se révèle très efficace.

     

    Le dimanche matin Marcel n’oublie pas de livrer les clients de St Nicolas qui le lui rendent bien; ils le connaissent depuis qu’il était à la charcuterie Saloux. Le mercredi matin  il sillonne la campagne de St Nicolas. Ce n’est pas une corvée mais un plaisir.

     

    La charcuterie va devenir de plus en plus florissante. Malheureusement Marcel décède accidentellement. Annick, malgré son chagrin,  fait face. Contre vents et marées, avec son équipe, elle continue courageusement et malgré des ennuis en tout genre, elle développe la boutique et ouvre un rayon épicerie. Les clients affluent de partout et l’été,  Parisiens et autres vacanciers font un détour par sa boutique pour faire provision de fricassée et autres charcuteries.

    En 1995, Annick part en  retraite. Heureuse de partir mais triste de quitter ses clients qui  avoue-t-elle lui ont sauvé la vie. Elle les connaissait tous et les a accompagnés dans leur vie. Certains sont devenus de véritables amis.