Deux figures de la chouannerie

     Deux chefs chouans ont particulièrement marqué l’histoire de la Chouannerie à Carentoir et dans les communes environnantes : Léopold De Cacqueray et le chevalier de Montméjean.

Léopold de cacqueray

   Léopold de Cacqueray, ancien page de  Louis XVI, est un gentilhomme manceau. Il va venir dans la région faisant partie de l’association bretonne d’Armand de la Rouerie et chouannant sous les ordres de Puisaye. Il essaie de structurer et d’organiser la chouannerie entre Questembert, Allaire et la Gacilly-Carentoir. Il établit son QG au château de la Bourdonnaye. Il crée à partir de là un réseau de poste avec au départ La Minière en Réminiac, La Noë Cado en Les Fougerets et Port de Roche  sur la Vilaine, réseau qui va essaimer sur toute la Bretagne et servira aux chouanneries ultérieures. Il inaugure aussi la tactique fuyante qui fera la part belle aux combats chouans.

   Le 14 mars 1795, alors qu’il se préparait à assister à la conférence de La Mabilais, il est tué lors d’un accrochage avec une patrouille de gendarmes vraisemblablement près de Tirpen ( Malestroit). Il est inhumé près du calvaire Ste Anne de Malestroit dès le lendemain, de peur que les chouans du secteur n’enlèvent son corps. Sans doute a-t-il été trahi et suivi car ses hommes fusilleront 3 personnes du secteur en représailles, les soupçonnant d’être à l’origine de cette trahison ou ayant pratiqué la délation. Louis Sol de Grisolles lui succède alors comme chef de corps des insurgés du district de Rochefort

Tour du château de la Bourdonnaye occupée par les chouans durant la Révolution

le chevalier de montméjean

   Alexandre Dupuy Monbrun de Montméjean, s’il n’est pas Carentorien d’origine a néanmoins des liens avec Carentoir. Il est natif de la Lozère, lieutenant au régiment du Forez à Sedan. En 1782 il se marie avec Anne Gabrielle Le Roy de La Danais. Il émigre en 1791 puis revient clandestinement dans la région où habite son épouse. Lors des évènements de 1793, les chouans de Carentoir le mettent à leur tête. Il a alors sous ses ordres, Davalo de Tréal, Chevalier de Carentoir, les frères Boutemy et Jouvance de Glénac. En mars 1793, il dirige les chouans du secteur dont le contingent était fixé à 58 hommes lors de la prise de Rochefort en Terre.

   A partir de ce moment, si sa tête est mise à prix (environ 600 livres), lui se met vraiment à chouanner avec une bonne trentaine de partisans et 10 cavaliers. Sa rapidité de mouvement déconcerte les bleus et les patriotes lancés à ses trousses. On le signale en Morbihan ou en Ille et Vilaine. Il est partout et nulle part. Il se permet de délivrer 14 jeunes gens de Carentoir qui sont emprisonnés localement pour refus de servir dans les armées de la République.

   Ses terres de Carentoir, sa maison de la Danais sont considérées comme biens nationaux et vendues en partie au prêtre constitutionnel Rubault, de La Gacilly. Le bétail sera vendu à la foire de La Gacilly.

   Montméjean est arrêté aux alentours de Malestroit, à l’été 1793, semble-t-il, et  guillotiné quelques jours plus tard. Il y a quelques désaccords d’historiens sur ces dates.

maisons de chouans