carentoir dans la guerre

la déclaration et la mobilisation

1er septembre 1939

    1er septembre 1939, à 15h30, le tocsin retentit. Il annonce la mobilisation générale. Les gens ont le cœur serré, ils se souviennent, il y a 25 ans….

1940

   A partir de mai 1940, le nord est envahi. La commune se prépare à recevoir des réfugiées. Les sièges de la salle paroissiale sont enlevés. On peut accueillir 100 personnes.

   Le 24 mai, 80 réfugiés arrivent suivis par d’autres venant de l’Oise, du Pas de Calais et de la Somme. Peu à peu, ils se dispersent dans les logements libres du bourg et des villages. Les revers de l’armée française se succèdent et l’avance de l’ennemi s’accentue. Beaucoup de soldats carentoriens, ne donnent plus de leurs nouvelles et l’inquiétude des familles est grande. Des courriers annoncent que plusieurs sont fait prisonniers.

   Un poste de guetteur, contre avions et parachutistes est établi sur la colline de Brambé.

   Le 15 mai, l’ordre est donné de libérer les écoles et de les tenir à disposition.

   Le 17 juin, la gare de Rennes est bombardée et sur la route de Guer à Redon, les voitures se succèdent avec matelas et colis. On fuit devant l’avance des Allemands.

   Le 18 juin, des troupes évacuées de St jacques et de Coëtquidan, sans armes, ni chefs traversent le bourg.

   Le 22 juin, un détachement de troupes allemandes arrive à Carentoir et cantonne au château de la Guichardaye. Le 24 ils repartent.

   Quelques jours plus tard, 200 hommes occupent Carentoir. Ils cantonnent dans les écoles de Bourrienne et de Bel-Air. Une Kommandantur est installée à la Mairie. Un immense drapeau à croix gammée flotte au-dessus de la porte. La salle de musique est réquisitionnée pour la cuisine. Le verger est transformé en parc à camions. Les Allemands, saccagent tout (matériel scolaires, ravages dans les bois)22 juillet, les Allemands demandent de célébrer la messe dans l’église, le curé refuse et propose la salle paroissiale. Refus, il n’y aura pas de messe.

   22 juillet, des rumeurs courent comme quoi, ils vont partir.

   23 juillet ils préparent leur départ.

   25 juillet, ils sont partis, le curé va constater les dégâts après leur passage dans les écoles et envoie un rapport à la Kommandantur de vannes afin d’obtenir des dommages ?…

   2 août deux agents de la Gestapo viennent arrêter le Dr Gaïgni, sujet britannique.

1941

   12 février 500 Allemands cantonnent à Carentoir pour la nuit.

1942

   4 avril un groupe de 40 sous-officiers arrivent à Carentoir, pour un stage semble-t-il. Ils logent chez l’habitant. Aucun incident.

   Courant avril, un groupe arrive. Ils occupent les écoles mais cela ne dure pas

    Périodiquement, il arrive des groupes de soldats qui occupent les lieux. Un de ceux-là reste 4 mois jusqu’à la mi-novembre. Ils avaient installé autour de la place des baraquements où ils logeaient tanks et camions, ils pensaient passer l’hiver là. Les évènements de Russie ont précipité leur départ. Leur dernier travail a été de badigeonner chars et voitures avec de la chaux. Il était temps qu’ils s’en aillent. La jeunesse féminine se laissait prendre aux charmes « teutons ».

1943

    Nuit du 4 au 5 janvier et du 11 au 12 passage de troupes qui cantonnent toujours aux mêmes endroits : écoles, salle paroissiale. A Bourrienne, ils ont l’heureuse idée de mettre les chevaux dans les classes !

    28 janvier Suite aux bombardements contre Lorient, une quarantaine de réfugiés sont reçus à Carentoir chez l’habitant.

   13 février arrivée d’une compagnie occupant une classe. Les enfants ayant classe dans l’atelier de M Morice, ébéniste à Bourrienne.

   28 février Gros bombardements à St Nazaire et Lorient. Les avions passent au-dessus de Carentoir. Une bombe incendiaire tombe sur la place récupérée par les Allemands. Une autre atteint la maison du jardinier de la Bourdonnaye, plusieurs autres tombent dans la campagne sans dégâts.

   29 février les Allemands camouflent leurs voitures derrière le presbytère avec une centaine de fagots.

    28 mars raid contre St Nazaire. Un avion, passant au-dessus de Carentoir, en difficulté laisse tomber une bombe qui éclate au milieu d’une petit bois entre Mauffray, Le Guélan et Bourboussé. L’explosion a brisé des vitres du bourg.

   21 août réquisition de la Feldkomandantur des écoles, salle paroissiale, maisons d’habitation des sœurs et des frères ainsi que de la salle de musique.

    23 septembre un avion américain, suite à un combat aérien, tombe dans un champ à Couëtu. L’aviateur carbonisé git sous l’appareil en flammes.

1944

   Première quinzaine de janvier nouvelle arrivée des Allemands et occupation des mêmes lieux.

   Les classes 42 et 43 sont appelées au service du travail. Elles ne répondent pas à cet appel. Les Allemands menacent de faire des rafles.

   6 juin c’est le débarquement. On entend le bruit de la canonnade au loin. Le ciel est sillonné par des escadrilles d’avions. Chaque jour, les bombardements se rapprochent.

   11 juin bombardement sur le camp de Coëtquidan.

   12 juin les bombes tombent sur Ploërmel.

  13 juin 18h30 une escadrille, pour une raison inconnue, laisse tomber son chargement de torpilles (une centaine d’engins) entre les bois de la Ville Orion et ceux du château du Boschet. La Lande David, La Ville Chapet et Galny sont encadrés par les bombes. Deux enfants sont tués. (voir fiche)

LA LIBERATION

   Jeudi 3 août à 16 heures, rafales de mitraillettes du côté du calvaire. Les Allemands évacuant le camp de Coëtquidan on crut que c’étaient eux. En fait une colonne motorisée américaine arrivait à Carentoir.

   La foule s’amasse, applaudissant, criant, chantant, jetant des fleurs. Les cloches sonnent, les drapeaux apparaissent aux fenêtres. C’est du délire pendant 2 heures. Blindés, camions défilent avec les soldats qui sourient aux acclamations. C’est la liberté retrouvée.

   Le corps d’un Allemand tué près de la Guichardaye est déposé à la chapelle du cimetière et enterré le lendemain.

D’après le livre de paroisse