la poupinaie

un village a disparu...

   Les villages se créent et ont une vie. Beaucoup de villages de Carentoir furent créés voici plusieurs siècles et sont toujours « vivants » car habités.

   Par contre d’autres, malgré l’importance qu’ils pouvaient avoir, ont disparu et seul, un nom, un lieu-dit, une ruine rappellent qu’en ce lieu, il y eut la vie, l’animation, des joies et des peines.

   La Poupinaie fait partie de cette catégorie. Et pourtant ce fut une demeure importante. De nos jours, pour retrouver ses maigres restes, il faut pénétrer dans le bois, au nord du bourg de Quelneuc et si vous avez de la chance, parmi les ronces, les arbres, qui ont repris possession des lieux, vous trouverez un pan de mur et des pierres jonchant le sol.

   Seuls les animaux et la végétation hantent ces lieux abandonnés des hommes. Et pourtant, non loin de ces maigres vestiges, une construction étonnante est très visible : un vivier.

   Mais commençons par le manoir de la Poupinaie car on peut l’appeler ainsi. L’Abbé Leclaire dans son livre sur la paroisse de Carentoir a indiqué qu’en 1576, il appartenait à un certain Collet, puis fut vendu à un Le Marchant et enfin un de ses descendant Christophe Apuril en devint propriétaire dans les années 1780. Un de ses enfants Alexandre Christophe Apuril fut maire de Carentoir de 1841 à 1846. Il décéda en son manoir de la Poupinaie en 1854.

   Ce manoir devait avoir fière allure et en imposait. Les habitants de la Poupinaie pouvaient vivre en autarcie car ils possédaient : moulin, four, fontaine et de nombreuses dépendances. D’après les rares photos qui existent, on voit une grosse maison à étage avec un toit à quatre pans. L’une des façades, avait trois grandes fenêtres à l’étage et une porte et deux fenêtres au rez-de-chaussée. A l’arrière, les ouvertures devaient ouvrir sur l’exploitation avec les dépendances. On voit sur une des photos à l’avant de la demeure une tour qui pourrait être un pigeonnier.

   

   En voyant le site de nos jours, on a du mal à imaginer l’espace que les bâtiments occupaient car la nature a repris ses droits et a tout envahi.

   A côté de ce qui était la maison, se trouve un vivier. Lui, il a résisté au temps.  Réalisé en très belle maçonnerie, il a la forme d’un rectangle en pente et qui, au plus profond, mesure aux alentours de 2 m. A peu près au milieu du rectangle, il se sépare en deux parties avec au milieu une île que l’on pouvait atteindre par un pont dont on voit encore les traces. Sur le côté ,donnant sur la maison, une saignée dans le mur permettait certainement d’y descendre une embarcation car le vivier était assez grand pour y pêcher en barque.

   Ce grand vivier permettait aux seigneurs de la Poupinaie d’avoir toujours du poisson frais. De nos jours, l’intérieur est envahi par la végétation mais on peut de rendre compte de sa taille.

VIVIER